
Quel beau matériau que le bois !
Ses multiples essences apportant des teintes parfois claires, dorées, brune ou encore très sombres ; son veinage flammé ou en lignes régulières ; sa densité apportant solidité ou légèreté. Ces caractéristiques nombreuses en ont fait un matériau de choix à travers le monde et l’histoire. Mais ce matériau est une ressource naturelle qui ne sert pas seulement à la fabrication de nos objets, meubles et maisons. Ils sont avant tout issus des forêts, poumons de notre planète qui captent chaque années des millions de tonnes de CO2 et hébergent une biodiversité incroyable. Mais aujourd’hui, la sur-exploitation, le changement climatique et la diffusion de parasites les menacent grandement. En France, le taux de mortalité des arbres a augmenté de 80 % sur 10 ans (source ONF) mettant en danger les espèces qui y vivent, mais aussi toutes les activités humaines qui y sont liées.
A cela s’ajoute l'explosion de la demande chinoise en bois et la multiplication des crises à l’échelle mondiale : COVID-19, guerre économique sur les tarifs douaniers, guerre entre la Russie et l'Ukraine, etc. qui accroissent les périodes d'incertitudes et de tension sur la ressource en bois.


le territoire comme échelle d'adaptation
Alors qu'il est devenu absolument nécessaire de tenir compte de la fragilité et finitude des ressources et de leur préservation, cet impératif se transforme en opportunité d'inventer de nouveaux modèles économiques et de nouveaux métiers et pratiques professionnelle. Il impose de de réinventer les approvisionnements et de créer de la ressource là où plutôt on y voyait des déchets.
Depuis plusieurs années, de plus en plus acteurs, associations, artisans, entreprises, collectivités locales, explorent ces nouveaux possibles, réinventant les productions à l'aune des ressources disponibles sur un territoire.
Une forêt sous nos pieds
Les territoires urbains ne sont pas dépourvus de ressources. On estime que pas loin de 100 000 m² de parquets sont déposés chaque année sur la seule ville de Paris. Et, parmi eux des parquets anciens issus des HBM et immeubles haussmanniens avec une grande valeur patrimoniale.
A ces parquets s'ajoutent les fins de stocks ou échantillons des négociants, les chutes de production des fabricants ou encore les sur-commandes gardées dans les greniers des particuliers ou les caves des artisans.
Autant de matériaux qui pourraient avoir une seconde vie grâce à leur réemploi en parquet, objets ou mobilier et ainsi se substituer en partie aux ressources naturelles issues des forêts.






Le design au service de cette transformation
Si le design c'est l'art de créer sous contrainte : contrainte de fonctionnalité, contrainte de marché, contrainte de capacité de production... Il semble alors tout à fait à même d'intégrer la contrainte des ressources dans le process créatif. Les designers et artisans de la confection sont alors les mieux à même de réinventer les marchés de demain et d'embarquer les consommateurs dans ces nouveaux imaginaires.
L'exposition Les métamorphoses du parquet se propose alors de porter la démonstration des designs de demain sur un exemple de ressource disponible en nombre sur le territoire francilien et grâce aux propositions de créateurs et designeurs engagés.